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Cassandre#S                      

monodrame d’après CHRISTA WOLF

 

 

PREDICTION FORMELLE     La tragédie, et il faut continuer à dire,  malgré tout !

 

« Avec ce récit je descend vers la mort »

 

   Voilà les première paroles de Cassandre, puis le dispositif scénique va se détruire. La CASSANDRE de Christa Wolf commence apres la chute de troie. Elle a predit la destruction de la cité, la ville est tombée et Cassandre a vue sa propre mort ; C’est le début du récit. De la même manière la représentation commencera par la destruction de l’espace d’énonciation, les premiers mots provoqueront la destruction de l’espace théâtrale.

Voilà le point de départ du roman et de la pièce ; Summum de la  tragédie ; que reste t’il ? comment peut on continuer ? Quelle parole a encore une valeur ?

La liberté de parole quand on n’a plus rien à perdre, plus rien a gagner ?

 

  En parallèle, sortiront des ruines du monde de jeunes Cassandres contemporaines omnubilées par leur savoir, conduite par le devoir de dire, comme une mise en abyme multipliée de la figure principale de Casssandre.

Que reste t il une fois que l’on est au courant ? quelles sont les systèmes de défense et/ou d’attaques que l’on met en place une fois que l’inéluctable s’est produit ?

Sans didactisme, nous ferons ces mêmes associations d’idées avec le monde contemporain,  la chute d’une cité, chute prédite, prévue et vue.

 

 

 

«  Maintenant je peux mettre à l’épreuve ce à quoi je me suis entraînée toute ma vie :

vaincre mes sentiments par le moyen de la pensée.  «

 

 

PREDICTION DE DISTRIBUTION

 

 

CASSANDRE     Elisabeth Holzle

 

CHŒUR DE CASSANDRES      5 femmes d’ ages différents

(Distribution en cours)

 

MUSIQUE       Antoine Lenoble

 SON          Eve Ganot

VIDEO       Jean Marie Carrel

 

SON   DJ femme (Distribution en cours)

 

 

 

 

 

 

Christa Wolf anticipe les questions que l'on se pose aujourd'hui sur un monde en déséquilibre. Derrière Cassandre qui lit le monde, on entend Christa Wolf. Sur le temps d'une représentation, tous les temps sont brassés. C'est l'auteur d'une forme de désenchantement pas tellement politique mais qui se demande plutôt pourquoi les hommes et les femmes vivent si mal, pourquoi la société est en dysfonctionnement permanent.

 

PREDICTION DU GENRE ; Un opéra parlé 

 

L’intime et la fresque

Il y a une grande différence entre la vision homérique d'Achille - une vision héroïque - et celle de Christa Wolf. J'aimais cette idée de confrontation de deux mondes - l'un officiel, l'autre de l'ordre du destin individuel , comme cela apparaît parfois dans le texte:

 

"Ce qui s'est passé dans la nuit,

les Grecs le raconteront à leur manière".

 

Mon idée est d'en faire un grand opéra, avec un seul personnage, mais selon plusieurs niveaux de lecture ;

 Un niveau intimiste, avec une comédienne-chanteuse seule a l’avant scène, derrière un micro et une sorte de grande fresque en arrière-plan qui serait , L'Illiade,  L'Odyssée , la chute de troie, la version officielle des faits pour ainsi dire avec décor, musique, son , musiciens, vidéo, figuration, lumière…

 

 

   Cassandre est en-dehors de l'opéra: il n'y a plus de raisons de chanter, la solitude extrême d'une femme en attente de la mort il ne reste plus que la voix et le récit. Dans sa situation, Cassandre, qui avait la faculté de prédire l'avenir, ne peut plus que regarder en arrière: l'action est passée, comme une longue coda.

La situation scénique pose en effet des problèmes quant au genre. Je me suis finalement décidé pour un monodrame sans chant, "un opéra sans chanteurs" un "opéra parlé".

 

PREDICTION MUSICALE & SONORE

 

 

   Il ne s'agira pas d'une musique de scène: la musique influe sur la vitesse de la parole, sur le débit, c'est le texte qui s'adapte à la musique, et non l'inverse. Le monde extérieur, la folie des hommes, l’Histoire seront présentes par les sons.

Une « Cassandre-DJ », sur le plateau enverra des sons, des enregistrements, des mixes de voix, de propos annonciateurs de mauvaises nouvelles a venir.

Ainsi nous pourrons entendre un extraits sonores  de « La société du spectacle » Guy débord, un enregistrement des propos de Paul virilio, John Stuart Mill, Viviane Forester, , Sanny Agnoro, Slavoj Zizek…..

 

 

  Au niveau musical, avec les différents sons d’une guitare électrique et ses pédales d’effets, nous chercherons à rendre audible la passion et la nécessité de raconter de Cassandre. A travers une musique organique et par un mécanisme fondé sur une superposition de tempi différents, nous travaillerons sur les contrepoints ou au contraire les parallélismes, entre la musique et le texte.

 

 

PREDICTION D INSOUMISSION   La violence de la parole non écoutée

 

 

Ce qui m'avait frappé indépendamment du personnage et de la situation historique, c'était la détresse d'une femme seule dans l'attente de la mort, après qu'elle ait vécu celle de ses parents, de ses enfants, de sa ville, les ayant prévues et prédites, mais n'ayant rien pu faire pour les empêcher.

 

 

    Cette réécriture du mythe antique est intéressante à cause de la source ayant inspiré la création de Wolf. Tandis que, dans les années 1990, de part et d’autre du rideau de fer, des missiles nucléaires pouvaient éliminer la vie sur la planète, elle s’interroge : « La question que je me suis posée en commençant à m’intéresser au thème de Cassandre [...] était la suivante : Quand et comment cette tendance à l’autodestruction est-elle apparue dans la pensée et dans l’action occidentales?» (Wolf 1999, p. 130).

 

   Il semble que Cassandre n’accepte pas la confiscation de sa parole, ni les marges étroites de sa place, car elle s’obstine à parler, librement, clairement. Qui plus est, elle ne parle pas des sujets féminins, mais de la politique en suggérant ce que la cité doit ou ne doit pas faire. Dans ce cas d’une femme rebelle, qui n’étouffe pas sa parole comme elle le devrait, la société a inventé ses anticorps : personne ne la croit. Et comme dans d’autres cas, on invente un mythe, cette fois pour cacher la vérité.

 

« Les images survivront aux mots

 ou les mots survivront  aux images ? »

 

 

« Le vieux refrain ;  Ce n’est pas le forfait qui fait blêmir les hommes,  ou même les rend furieux, c’est le fait de l’annoncer, je suis bien placée pour le savoir. Et nous préférons châtier celui qui appelle l’acte par son nom plutôt que celui qui le commet. En cela, comme en tout, nous sommes tous les mêmes. Mais tous n’en sont pas conscients, c’est la seule différence. »

 

Malgré une fin imminente, c’est la nécessite de continuer à dire, malgré tout, continuer à dire l’impossible, l’indicible.

 

 

 

 

 

 

 

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