STABAT MATER FURIOSA
de Jean pierre Siméon
(Editions « Les solitaires intempestifs)
« Je suis celle qui essaie de comprendre par la colère»
Un spectacle de Julien Barbazin
musique Antoine Lenoble
Accompagnement chorégraphique Benjamin Mba
Avec
Malika hsino & Antoine Lenoble
Durée envisagée 55 minutes
1, 2 & 3 Octobre 2014 au « 18 » 18 rue Chaplin -DIJON-
CONTACTS PRODUCTION
Mathilde 06 37 69 49 05
Julien Barbazin 06 21 52 38 95
Cielesecorches@gmail
DISTRIBUTION
Stabat mater furiosa – La pièce
Avec « Zone de combat » de Hugues Jallon, je m’intéresse à l’impossibilité de montrer , de représenter les échecs de l’humanité, thème cher à Jean Luc Godard.
« stabat mater furiosa » est le second volet de cette future trilogie, cassandre#S sera la dernière partie…
« Je rêve d'un texte qui règle son compte (non pas définitivement puisqu'on n'en finit jamais, du moins, radicalement) à l'homme de guerre, cet éternel masculin. Parole d'une femme, libérée autant qu'il se peut du dolorisme que lui assignent des conventions millénaires, parole dressée en invective brutale et sans rémission face à la merde (il faut ici un mot net et absolu) du meurtre perpétuel.
Stabat mater furiosa, donc ; et non point dolorosa...
A d'autres le pathétique qui s'accommode de la fatalité. Je veux une parole comme l'effet d'une conscience excédée, noir précipité du malheur, de la raison et de la colère. Non pas un cri qui comble le silenœ sur les ruines mais qui accuse le vide. Seul l'excès d'une conscience à bout d'elle-même est à la mesure de ce défaut d'humanité qui depuis l'aube des temps donne lieu et emploi à la mâle ivresse de la tuerie. Je rêve d'une parole dont on ne se remet pas, non en raison de sa violence mais parce qu'elle porte en elle une évidence sans réplique. »
Jean-Pierre Siméon
NOTE D’INTENTION
« Je suis celle qui ne veut plus comprendre »
Stabat Mater Furiosa est un cri de femme qui condamne sans appel la guerre.
Cette femme , cette guerrière, cette mère guerrière, cette femme guerrière, cette fille guerrière se met debout.Elle règle son compte une fois pour toutes à l’Homme de Guerre, face au monde.
Stabat Mater Furiosa a été écrit non pour combler le silence assourdissant des ruines et des charniers mais pour accuser sans concession le vide laissé par le Dieu de la guerre. Elle condamne sans appel, parce qu’elle refuse en bloc, parce qu’elle porte en elle une évidence sans réplique possible : chacun est, a été ou sera, ce Dieu de la Guerre.
Ce n’est pas un coup de gueule, c’est une parole de poète. A l’heure où tout est présenté en aplat, où l’histoire se transmet par émotion, Une parole qui ne cède jamais au cynisme. D’emblée, on entre dans le verbe. Les cinquante minutes de ce texte sont très denses, puissantes : il y a peu de mouvements contraires. Il ne s’agit pas de dégager des espaces de réflexion ; il s’agit seulement de dire pour ouvrir un espace à discussion
Stabat Mater Furiosa est le refus. Le refus d’une femme, ravagée par la guerre, à comprendre son adversaire, l’homme de guerre. Sa voix est un cri vers la vie.
C’est ensuite une incroyable partition, pour une comédienne .La langue est crue, cinglante, volontairement provocatrice ; il faut chercher constamment à se trouver au plus près, au plus juste de cette parole sans vouloir y ajouter un quelconque commentaire. L'écriture musicale est devenue, au fil du travail, un éclairage sonore de la voix de la comédienne. Les rythmes, les amplitudes, les nuances et l'ostination sonore progressif sont bien sûr suggérés par l'écriture de Jean-Pierre Siméon elle même très musicale. La voix de la comédienne accorde des angles de luminosité De cette voix naît une palette de timbres allant des harmoniques discrètes à des échos et parfois à des répétitions péremptoires. Ce rapport musical direct, en réaction au jeu de la comédienne confère à la guitare électrique la pertinence d'une interprétation extrêmement sensible.
Un dispositif scénique simple bi-frontale ; 2 rangées de spectateurs se font face. Au milieu, une bande de terre sur laquelle est encrée la comédienne.
« La terre, la matière, la source de vie est en antagonisme avec le ciel qui la couvre. Issue du chaos, cette substance universelle a été séparée des eaux. Elle unit tout sur la planète, passant sous les eaux, unissant les océans et les isolant du feu du centre de la Terre.
Semence du ciel, fécondité, fonction maternelle et nourricière, la terre se lie à l'image-mère, symbole si puissant en psychanalyse. Renvoyant à l'essentiel et au concret, elle nous nourrit et nous la nourrirons après notre mort.
Les labours symbolisent la vie, issus du même rapport avec la Terre.
Centre spirituel, la terre cautionne les serments. On peut se l'approprier, mais jamais la voler, car elle est fixe, stable, immuable. C'est pourquoi elle se rapporte au symbolisme de l'axe. Pourtant, elle est en perpétuel conflit entre les sommets des montagnes (l'élévation, la conscience) et les mondes souterrains ou les abîmes (l'inconscient). De ce fait, elle est médiatrice. «
Définition symbolique de l’élément terre.
Dans son dos, en hauteur, le musicien-guitariste (l’homme de guerre ?) le public sera très proche de la comédienne, a la fois victime et bourreau mais pas de prise a partie direct du spectateur .
« Je suis celle qui ne veut plus comprendre
parce que comprendre c’est déjà accepter»
« nous élèverons nos enfants sans vous malgré vous
leur vice sera la douceur
ils seront bêtes comme les fleurs je vous jure
quand ils trouveront une pierre
ils iront chercher des couleurs pour la peindre
(…)
ah ceux là seront de vrais bon poltrons enfin
de bon lâches enfin
au moindre coup de tonnerre
ils se cacheront sous l’édredon »
JEAN PIERRE SIMEON > l’auteur
Poète, romancier, dramaturge, critique et professeur agrégé de Lettres Modernes,
Jean-Pierre Siméon a longtemps enseigné à l’institut Universitaire de Formation des Maîtres de Clermont-Ferrand, la ville où il réside. Il est auteur de cinq romans, de livres pour la jeunesse, et de huit pièces de théâtre.
Il a fondé avec Christian Schiaretti le festival Les Langagières à la comédie de Reims et est désormais auteur associé au Théâtre National Populaire, à Villeurbanne. Il a été membre de la commission poésie du Centre National du Livre et a collaboré comme critique littéraire et dramatique au journal l’Humanité. Il participe aux comités de rédaction de plusieurs revues et dirige avec Jean-Marie Barnaud la collection Grands Fonds à Cheyne Editeur. Il est également directeur artistique du Printemps des poètesdepuis avril 2001. Il publie chez Cheyne éditeur depuis vingt ans tous ses recueils de poésie. Ses romans et pièces de théâtres sont publiés chez divers éditeurs. Son œuvre poétique, qui compte une vingtaine d’ouvrages, lui a valu de nombreux prix littéraires.
« La poésie est beaucoup plus qu’un genre littéraire. C’est un questionnement humain, et un questionnement de l’humain. Et de façon non pas abstraite, mais en s’enracinant dans une expérience intime, première, c’est-à-dire de chair et de sang.C’est là le propre de la poésie : faire la synthèse entre l’abstrait et le concret, entre le corps et l’âme.»
ANTOINE LENOBLE > Création musique
Antoine est multi-instrumentiste, compositeur et comédien, musicien dans plusieurs formations dont les styles traversent les courants « New Wave », « post-rock », « psyché », « punk », « electro » jusqu'aux plus expérimentales interprétations de John Cage.
Co-compositeur des créations du groupe Untel : Ciné-concerts sur « Eraserhead » de D. Lynch (2007), « Le ballet mécanique » de F.Léger (2007), « Vampyr » de C.T. Dreyer (2008), « The Navigator » et « Convict 13 » de B. Keaton (2008), « La Coquille et le Clergyman » de G.Dulac (2010-2011), il tient la batterie, le clavier, le laptop et la 2de guitare dans Untel jusqu'en 2010 et pour l'enregistrement des albums « Etat#2 bis » (2008), « Projections » (2009) avant de réinvestir totalement la guitare dans la formation en 2011.
Membre du Collectif R.A.S. (Recherche Action Scénique) depuis sa création en 2005, il est associé aux créations pluridisciplinaires et performances : « Polaire » (2007) / Nuit des chercheurs, « Objecto Sonata » (2009 - Performance visuelle et sonore) , « Sonorama » (2010 - musique pour insectes), guitare /sample pour Absent sur le ciné-concert « L'homme à la Caméra » de D. VERTOV de 2009 à 2012.
Création/Composition sur les films « Dégénération » (Expérimental – 2010) et « Amor Amora » (Documentaire – 2011) de A.Lan, Mechanema ( Animation – 2012) d'A.Tardy, pour le théâtre sur Hamlet RE-play (2011) de D.Bratu.
Avec la compagnie les Ecorches, il collabore sur « Le début de quelque chose » H.Jallon et « Transapparence »
MALIKA HSINO > Comédienne
Née à Dijon, elle suit les cours du Centre Dramatique National de Bourgogne, . Elle intègre l’Institut National des Arts et du Spectacle de Bruxelles. (I.N.S.S.A.S.)
A sa sortie, elle joue dans « le journal Zlata» de Herman Wolf, pièces mises en scène par Roland Mahauden, directeur du théâtre de Poche, Bruxelles. Elle intègre la compagnie Utopia dirigée par le metteur Armel Roussel et joue dans « Roberto Zucco »,de B.M.Koltès au théâtre Varia, au Kunt festival des Arts, à la comédie de Caen, au teatro Central de Séville et au Culturgest de Lisbonne et dans « Les Européens » de Howard Barker. (Londres et Bruxelles)
Elle s’installe à Paris et joue dans « Barbe Bleue », pièce de P.Giros et J.P Moreux sous la direction de François Lecour au Théâtre de l’épée de Bois à la cartoucherie de Vincennes ainsi que dans « le songe d’une nuit d’été « de W. Shakespeare dans une mise en scène de Philippe Awat au Théâtre du Soleil.
Durant cette période elle participe à la résidence d’auteur de Carole Fréchette, pour son texte « La peau d’Elisa », et à de nombreuses lectures publiques au théâtre Varia et au théâtre Saint Anne. (Bruxelles)
Elle tourne plusieurs court-métrages, à Londres avec l’artiste Esméralda Juliana, à Bruxelles avec les réalisateurs Augustin Vialat, Faïza Boumedian et Tom Henne, à Paris avec les réalisateurs François Faraccelli et Laura Amanda.
Depuis quelques années, elle écrit des nouvelles et romans et a publié un article de presse dans le journal Le monde : « Aux enfants de la patrie ».
De retour à Dijon depuis peu, elle a joué dans le spectacle « « Black Label », mis en scène par Elisabeth Barbazin à la bibliothèque de la NEF et enseigne au lycée Montchapet en option théâtre lourde.
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